taiyou matsumoto, ping pong
[cette critique est parue originellement sur le site bdparadisio]
C'est un peu par impatience entre deux tomes du génial Number 5 (du même auteur) que je me suis lancé sur ce Ping Pong dont le cinquième et dernier tome est récemment paru. Et c'est bien sûr très bon.
L'histoire est on ne peut plus simple (au contraire du labyrinthique Number 5). On y suit cinq lycéens joueurs de ping-pong jusqu'au championnat final où l'un d'entre eux l'emportera avec tous les honneurs. Raconté comme ça, on pourrait croire à un bête récit édifiant à la gloire du sport, mais ce serait réducteur. Il faut savoir que Matsumoto est un très bon compositeur de personnages et que chacun de ceux-ci a une profondeur, exhibent des doutes et des questionnements qui les rendent crédibles et attachants. Rien que pour ça, l'histoire en devient passionnante.
Puis il faut noter le dessin, toujours exceptionnel, de Matsumoto qui est en train de devenir un de mes dessinateurs préférés, toutes catégories. Quelle science du mouvement! Parce que là, attention, on parle d'une histoire où évoluent des champions d'un sport où la virtuosité est de mise. Sous la plume de Matsumoto, le résultat est tellement éblouissant qu'on croirait que l'auteur nous dessine là une métaphore de son propre métier. Matsumoto varie les plans, il dose ses effets et il rend chaque match passionnant, ce qui n'est pas une mince affaire en soi, surtout sur cinq tomes bien fournis!
Au final, je garde une préférence pour la science-fiction disjonctée de Number 5 (il me reste encore à découvrir Amer béton qui me fera peut-être changer d'avis!) mais ce Ping Pong reste une lecture passionnante à plusieurs points de vue.
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