encore macherot (entre autres choses)
vous ne le réalisiez pas, mais vous êtes sous surveillance, cher lecteur. c'est que, même les jours où je n'écris rien sur ce blogue (c'est-à-dire presque tous les jours), je prends note des statistiques de visite (très basses, comme il se doit), question de voir, vaguement, globalement, imprécisément, qui ou quoi vient lire les petites choses que je m'amuse à écrire.
ma rubrique préférée, bien sûr, est celle qui me donne les phrases de moteur de recherche ayant trouvé ce site. c'est celle qui m'amène les plus agréables surprises. entre la question de l'existence du marsupilami et les demandes répétées pour l'étymologie du mot crétin (qu'ironiquement nous ne donnons pas dans cet article), sans oublier bien sûr celles concernant krazy kat ou l'oeuvre de taiyou matsumoto, l'auteur qui revient le plus souvent dans ces requêtes est, vous l'avez deviné (mais oui, puisque je vous le dis), raymond macherot.
étonnant? peut-être pas. l'auteur revient à la mode chez les collectionneurs, paraît-il. espérons que ces derniers ne se contentent pas seulement de laisser moisir leurs trouvailles en attendant qu'elles prennent de la valeur. espérons qu'ils les lisent, ces damnés livres introuvables par le commun des mortels!
en d'autres mots, il semble que macherot soit en demande, alors que l'offre, elle, est inexistante. oh, bien sûr, lombard rééditera bientôt les trois premiers chlorophylle dans une reliure hors de prix ressemblant à l'édition originale. d'ici quelques mois, l'éditeur fera de même avec les trois clifton de macherot. il reste à voir si ces initiatives éditoriales, bienvenues mais sentant un petit peu l'opportunisme au profit de quelques collectionneurs fortunés (car l'objet, nous avertit-on, sera onéreux), auront des suites.
puisque c'est dit, et puisqu'il s'agit manifestement de la demande générale, profitons-en pour recenser quelques pièces de l'oeuvre macherotienne agréablement acquises depuis ma dernière missive à ce sujet.




le premier tome de la collection, sibylline et la betterave, n'est pas aussi bon, mais il fait une très bonne entrée en matière. il faut savoir que les trois histoires de ce volume ne sont pas placées tout-à-fait en ordre chronologique. en effet, ce sont les deux dernières qui voient l'apparition de sibylline, originellement souris de maison, qui s'en verra chassée, et rejoindra ensuite le bosquet hanté où se déroulera la suite de ses aventures. dans l'histoire titre (chrolonogiquement la troisième, mais présentée en premier), sibylline et son fiancé taboum sont en vadrouille, ils n'ont pas encore d'endroit à habiter. la fin du récit les montre sur le point de rejoindre leur nouveau pays.
un esprit chagrin nous dira: ce n'est que de la péripétie, tout ça. nul grand concept, nulle grande idée à ces histoires de bêtes. ce à quoi on le laissera à ses blake et mortimer.

(ah oui, et je vous ai dit, aussi, que c'est très bon gogo monster? et que c'est fort agréable de lire pascin en une traite? mais là, je vais finir par parler toujours des mêmes. heureusement, je ne suis pas payé pour ça.)
je termine en informant mes deux patients et estimés lecteurs (et qui sait, ils sont peut-être même déjà au courant) qu'un livre, une bande dessinée même, paraîtra à mon nom vers la fin mars, chez l'éditeur fichtre (qui en fait est d'abord un libraire mais récemment aussi un éditeur). mes amis montréalais seront invités à un lancement d'ici peu. ce livre sera le premier tome (de trois) de quelque chose qui s'appelle la muse récursive. pourquoi la muse récursive? c'est ce que l'on saura... dans le deuxième tome (rassurez-vous, si tout va bien, il paraîtra six mois après). notons que chaque tome fera une centaine de pages, ce qui devrait satisfaire les amateurs de récits de longue haleine. la muse récursive a été commencée plus ou moins sur la même impulsion que lapinot et les carottes de patagonie (espérons que trondheim ne jugera pas avoir généré une trop médiocre émule), c'est-à-dire l'idée d'improviser une longue histoire sur une longue distance. depuis, l'affaire s'est quelque peu consolidée autour de quelques intrigues, mais j'espère que le lecteur ne m'en voudra pas que le résultat puisse causer une certaine perplexité. j'ai voulu écrire un livre comme j'aime en lire. mais, on sait que j'ai des lectures un peu absconses. ceci expliquerait peut-être cela.
de toute façon, j'offrirai bientôt la couverture ainsi que quelques extraits, question que l'on se fasse une idée. d'ici là, il est assez tard et, tiens, je vais aller lire. j'ai le choix cette nuit: du crumb ou du pratt? il y a aussi deux tomes d'isabelle (non, pas celle de servais) en bel état et en édition probablement originale. du bonbon, quoi.
4 commentaires:
En effet Macherot est difficile à trouver (à prix raisonnable). Je n'ai lu que le 1er tome du Khrompire dans l'édition de 1994. J'ai été assez déçu, mais je ne sais pas quelle est la part de Saive dans cette édition. Peut-être est-ce la cause de ma déception ...
Félicitations pour ton futur livre, le trouvera-t-on en France ?
je n'ai pas lu la version d'olivier saive mais a priori je ne la conseillerais pas; macherot n'en a fait que le scénario et encore, j'ai des doutes sur l'ampleur de son implication (depuis 1990, il ne touche pour ainsi dire plus du tout à la BD et en entrevue, il semble dire qu'il a laissé saive travailler tout seul) et donc sur l'intérêt de la chose (malgré le bien qu'en a dit notre ami pierre).
il est un peu embêtant de conseiller du macherot car techniquement, le seul volume présentement "disponible" de lui est la compilation clifton chez niffle. personnellement, cette série n'est pas ce que j'aime le plus de macherot. sinon, il y a l'intégrale des trois premiers chlorophylle bientôt chez le lombard, mais c'est du matériel un peu vieillot, on peut ne pas y être sensible. ah là là.
pour la diffusion de mon livre en france, rien n'est encore certain mais c'est assez probable. je te tiendrai au courant. :)
Le Boris Bukulin est tout de même d'une approche moins conventionnelle et plus baroque que celle d'Aya. Alors le but du Festival est-il de révéler des talents nouveaux et forts ou bien d'ancrer le mieux possible la BD de qualité dans l'esprit des gens ?
Je ne fais que poser la question d'ailleurs...
Ensuite, je me dis que pour le vent de fraîcheur qu'ils font souffler sur l'idée que l'on peut avoir de l'Afrique, les auteurs ont bien mérité cette reconnaissance.
Un prix démagogique ou un prix du coeur ? On ne nous trompe finalement pas sur la marchandise ! ;o)
coacho: bah, vive le baroque, c'est ce que j'en dis. :) je ne plains certainement pas du fait qu'aya ait remporté un prix (peu importe lequel), c'est un livre délicieux qui mérite qu'on en dise du bien. mais bon, le bukulin est, justement, plutôt unique. ma théorie est que la plupart des lecteurs y ont vu un bon livre un peu abscons, alors que d'autres y ont plutôt reconnu avec un certain délice une manière de penser à la fois rare et familière...
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